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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 07:01

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Les assureurs et les tour-opérateurs proposent des «garanties soleil» et remboursent les séjours gâchés par la pluie. Est-ce vraiment intéressant?

«Vacances: les campings prennent l'eau», titre France-Soir mercredi 27 juillet, sur son site internet. Et le quotidien, qui a mené l'enquête en France, décline chaque région, le Nord, la Normandie, l'Alsace, les Landes et le Lot-et-Garonne comme des zones sinistrées sur le plan du tourisme, où la pluie, le vent et la fraîcheur, dignes d'un mois d'octobre, ont transformé les juillettistes en véritable naufragés. Seule la Côte d'Azur est relativement épargnée. Les aoûtiens seront-ils mieux lotis? Selon les météorologues, le mois d'août ne s'annonce pas particulièrement beau. Alors, comment se prémunir contre les caprices de la météo? Il existe peut-être une solution: les tour-opérateurs et les assureurs commencent à proposer des «garanties soleil». Est-ce vraiment intéressant? Enquête.

 

Juillet a été pourri et août ne sera pas terrible

 

Les Français qui ont pris deux ou trois semaines de vacances en juillet, ne s'attendaient pas à vivre un été aussi pourri. En avril, mai et juin, la sécheresse et même la canicule qui ont frappé notre pays les ont poussés à réserver en France. Ils se sont dits «à quoi sert de partir loin pour trouver le soleil s'il est chez nous et pour moins cher?». Patatras, sur toute la côte Ouest, il a fallu ranger les lunettes de soleil et les crèmes solaires et acheter des K-ways et des parapluies. Et dans le Midi, le mistral a soufflé tous les jours, refroidissant une Méditerranée habituellement à plus de 20 degrés.

 

On a eu beau leur expliquer à la télévision, chaque jour, après le journal de 20 heures, que le temps était bouleversé «à cause du fameux anticyclone des Açores qui ne faisait pas son boulot», cela n'a pas suffi à les consoler: ils ont repris le collier blancs comme des cachets d'aspirine, en se disant que décidément, ils avaient été floués.

Les prévisions de La chaîne météo, mercredi 27 juillet, qui s'étalent sur les 12 prochains jours, sont mauvaises: à Agon-Coutainville, dans la Manche par exemple, à part un épisode de beau temps -relatif- entre le 29 juillet et le 1er août, il faut s'attendre à des orages (27 degrés le 6 août), de la pluie et de la fraîcheur (17 degrés) le 9: 10 degrés de moins en trois jours.

Sans être aussi catastrophiques, les prévisions sont mitigées dans l'ensemble de notre pays. «La période actuelle est très incertaine, et nous sommes encore dans le flou », explique Laurent Cabrol dans France-Soir et sur Europe 1. « On constate que l’anticyclone des Açores est en train de remonter vers nous, ce qui signifie qu’on s’achemine vers une amélioration. Les trois jours qui viennent devraient encore être marqués par le mauvais temps, avec quelques orages».

Comment s'assurer contre le mauvais temps?

Anne Lombardo, pour tourmagazine.fr, propose une goutte d'espoir dans cet océan de mauvaises nouvelles: «Maigre consolation, écrit-elle, quelques tour-opérateurs et hébergeurs proposent aux vacanciers déçus des «garanties soleil». Le principe ? Si le soleil n’est pas au rendez-vous, ces derniers peuvent modifier leur réservation ou être dédommagés financièrement».

 

Ainsi, Pierre & Vacances (ainsi que Maeva) proposent deux offres de ce type:

 

  • Droit au soleil.

La garantie «Droit au soleil» est comprise dans le prix de la location. En voici le principe: si, cinq jours avant votre départ et jusqu'à trois jours, le site internet de La chaîne météo précise qu'il y aura deux jours de pluie (en juillet ou en août dans la Manche et le long de la côte atlantique), vous pourrez changer de destination, et donc de location, sans frais supplémentaires, et dans la limite des disponibilités.

  • L'assurance Pack Soleil.

L'assurance multirisques avec garantie soleil, dite «Pack Soleil», coûte 69 euros. Elle couvre un séjour de 7 nuits minimum et doit être souscrite au moins une semaine avant le départ. Elle propose d'indemniser à hauteur de 150 euros les familles qui, pour chaque tranche de 7 nuits, auront connu au moins trois jours de mauvais temps.

D'autres sociétés ont des offres similaires.

  • Akuna Matata.

Le cabinet d'assurances Albinet propose, pour une location de 1500 euros dans le Var, au mois d'août, une garantie «Akuna Matata» autour de 80 euros. Là encore, trois jours de mauvais temps sur un séjour d'une semaine entraînera un remboursement de 100 euros.

  • Garantie Soleil.

Le spécialiste des vacances de plein air en villages, la société Siblu, propose, de son côté une «garantie Soleil» à 40 euros avec notamment une option annulation.

Est-ce que cela vaut la peine de s'assurer?
  • Définition d'une «belle journée».

Les assureurs et les voyagistes ont fixé très précisément les critères de «beau» et de «mauvais» temps. La société Metnex de Météo-France définit comme une «belle journée ensoleillée» une journée qui, entre 10h du matin et 18h, aura connu un minimum de deux heures d'ensoleillement d'une puissance de 120w/m2. Autant dire que s'il pleut toute la journée, mais qu'une brève éclaircie se maintient pendant deux heures, elle ne sera pas comptabilisée comme une journée gâchée.

Il n'y aura pas de contestation possible puisque cela sera «scientifiquement prouvé», et tant pis si vous ressentez alors de la frustration, et le sentiment de vous être fait rouler. «Donc, mieux vaut réfléchir à deux fois avant de signer», conseille Anne Lombardo.

  • La recherche du risque zéro.

En fait, la question est de savoir s'il faut rechercher le risque zéro dans tous les domaines et notamment dans celui de la météo. Pour les sociologues, la peur est partout: peur de perdre son emploi, peur des risques technologiques, peur d'un accident de voiture, de train, d'avion, peur des maladies, peur de l'étranger mais aussi peur d'arriver en retard.

La judiciarisation de notre vie sociale a atteint peut-être son paroxysme car nous vivons dans «une société de la peur ancrée dans la société du risque» (1). Chacun cherche à se garantir dans tous les domaines et les assureurs saisissent cette opportunité pour multiplier des contrats aux apparences alléchantes mais souvent restrictifs. On se prémunit ainsi contre les dégradations matérielles liées aux risques naturels (tempêtes, inondations), on souscrit à des mutuelles, on cherche aussi à se garantir contre les accidents opératoires (les chirurgiens, les dentistes, les anesthésistes font signer des décharges et contractent des assurances spéciales). Bref, on tente de limiter les risques et c'est normal.

  • Un risque acceptable?

Alors, faut-il se prémunir contre le mauvais temps? Est-ce que la pluie, la fraîcheur inattendues font partie des risques inacceptables? Peut-on agir, dans le domaine de la météo, comme de simples consommateurs et exiger du soleil une obligation de résultat? Peut-on demander des comptes à la nature et, par exemple, à cet anticyclone des Açores, responsable de nos malheurs météorologiques? La réponse, semble-t-il, est dans la question.

 

 

(1) Ulrich Beck, La Société du risque, éditions Aubier, 2001.



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