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LE MONDE - Rien n'illustre mieux l'irrationalité des prix des matières premières agricoles que le panorama des marchés des céréales dépeint dans le vingt-sixième rapport sur les cycles et les orientations des produits et des échanges (Cyclope), publié mercredi 9 mai par l'équipe de Philippe Chalmin, professeur à Paris-Dauphine.
La campagne céréalière 2010-2011 avait été marquée par une sécheresse calamiteuse autour de la mer Noire, qui avait conduit la Russie et l'Ukraine à décréter un embargo sur leurs exportations. Des inondations en Australie et des grèves en Argentine avaient aussi contribué à des hausses de cours importantes : + 68 % sur l'ensemble de l'année pour le maïs, + 35 % pour le blé européen, + 26 % pour le soja ou + 10 % pour le riz.
Le coton (+ 46 %), le sucre (+ 22 %) et bien d'autres produits étaient au diapason en raison de la peur généralisée de pénurie qui tenaille les opérateurs. Car ceux-ci savent que les stocks ne résisteraient pas à des inondations, des gelées ou des sécheresses prolongées, surtout si elles affectaient tous les points du globe, comme l'annoncent les climatologues.
Les investisseurs n'ont pas cru les bonnes nouvelles qui annonçaient des récoltes abondantes au cours de la campagne 2011-2012. Ils ont ignoré la fin de l'embargo russe en juillet 2011.
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