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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 21:49

agriculture (2)

 

Est-ce un bon signe lorsque les financiers reviennent sur le marché des matières premières ?

La banque Standard Chartered a constaté un retour des investissements sur les trackers suivant les matières premières. Comme le souligne la banque, ces fonds sont clairement "haussiers" sur ce secteur.


Et effectivement, en l'espace de quelques semaines, la conjoncture s'est subitement retournée pour un bon nombre de matières premières. Alors que seules quatre matières ont conclu l'année 2011 en territoire positif, le CRB, l'indice de Reuters sur les matières premières, a connu une croissance forte sur les seuls trois derniers mois.

Le CRB, en bleu sur ce graphique, a ainsi connu une croissance de plus de 5% sur cette période.


Graphique de l'indice CRB

 


Pourtant cette hausse ne reflète pas fidèlement la hausse des matières premières. Sur ce graphique, on peut constater que le WTI, le pétrole à New York, ici en rouge, a augmenté de manière bien plus forte que l'indice.


Ainsi le secteur n'a pas augmenté de manière homogène, tiré parfois par le seul or noir. En 2012, une matière devrait venir en aide au pétrole pour soutenir le CRB.

A la fin de cet Edito, je vous livrerai le nom de cette matière.


Les invasions barbares

 
La fuite des fonds du marché des matières premières a fortement joué dans la baisse du cours des matières premières à partir de septembre 2011.

Or pour la seule semaine dernière, les marchés ont vu arriver sur eux plus de 32 millions de dollars sur les trackers de matières premières. Ce retour en force est forcément indicateur d'une tendance.


Deux idées fortes peuvent être déduites :

1. Le goût du risque revient

Ce retour massif des investisseurs sur les marchés des matières premières correspond à une baisse de l'incertitude sur les marchés. Nous pouvons même mesurer cette baisse, à l'aide du VIX. L'indice de la peur a retrouvé ses niveaux de juillet 2011.

2. Le marché des matières premières est haussier

Comme l'analyse Standard Chartered, "les spéculateurs sur les matières premières sont en train de prendre des positions clairement haussières".

Pourtant corrélation n'est pas causalité. Le retour des faucons de la finance n'est pas en soi un argument pour justifier une position haussière.


Mais en regardant de plus près, on se rend compte que les fondamentaux des marchés des matières premières agricoles sont effectivement orientés à la hausse.

 


Les plantations ont souffert en Amérique du Sud
Depuis la fin 2011, les marchés du maïs et du soja sont en particulier sous pression. La raison est simple, le phénomène météorologique La Niña touche depuis plusieurs semaines le nord de l'Argentine et le sud du Brésil.


Conséquence : Une sécheresse dans cette partie du continent, et une abondance de pluie plus au nord. Ainsi le soja à Chicago a pris 9% depuis mi-décembre, le maïs 6,7%.

Or cette semaine, une information a particulièrement retenu mon intention : il va pleuvoir en Argentine !


Les économistes d'Agritel, une société d'analyse du risque dans le secteur agricole, ont annoncé que "les météorologues anticipent des pluies comprises entre 2 et 4 cm sur le continent sud-américain pour le week-end".

Signing in the rain
Cette annonce a immédiatement détendu les cours de ces matières.

Cette détente a également été l'occasion pour plusieurs pays asiatiques de signer des contrats de livraisons avec les Etats-Unis. Washington a signé un contrat de livraison de :

 120 000 tonnes de soja avec la Chine

 110 000 tonnes de maïs avec la Corée du Sud

 154 000 tonnes de maïs au Mexique.

A moyen terme, certains cours devraient repartir à la hausse, car les fondamentaux restent haussiers.

L'urbanisation de la Chine s'accélère
Au delà de la météo, un phénomène autrement plus important détermine le cours des matières agricoles : l'urbanisation chinoise.

Or plusieurs facteurs jouent pour une hausse prolongée de la demande cette année :

 51% des Chinois vivent désormais en ville.

Cette statistique a été annoncée la semaine dernière par le gouvernement chinois. Or la classe urbaine consomme plus de nourriture, notamment de viande et de maïs.

Et la marge de progression reste encore grande. Dans nos pays développés, le taux d'urbains tourne entre 70% et 90%.

 La consommation intérieure est en train de prendre le relais de la croissance chinoise.

L'effet conjugué du ralentissement des exportations chinoises et la montée en puissance des mouvements sociaux en Chine réclamant de meilleurs salaires va conduire le gouvernement à accroître le pouvoir d'achat des Chinois.

D'ailleurs, certain économistes n'hésitent plus à affirmer que la consommation interne est désormais le principal moteur de la croissance chinoise. Pour Andy Rothman par exemple, économiste en chef sur la Chine chez l'analyste financier CLSA, les exportations chinoises jouent un rôle de soutien à la croissance. Car pour lui, les 10 dernières années de la Chine ont fait du pays "un conte de fée pour la consommation, pour les noodles comme pour les voitures de luxe".


C'est cette consommation frénétique qui explique que sur les 14 matières premières, toutes ont progressé depuis 2002.


La Chine dépendante des marchés internationaux

 
L'accroissement de la consommation intérieure a poussé la Chine à développer ses propres capacités.

Pékin a mis en particulier l'accent sur les matières agricoles, blé et maïs en tête. Ainsi le taux de dépendance vis-à-vis des marchés internationaux n'atteint pas les taux pour le cuivre ou encore le fer. Rappelez-vous, Pékin est responsable de 90% de la demande de fer.

Cependant, la Chine n'a pas réussi à développer ses capacités de production propres sur une matière, le soja. Pékin achète encore 60% de sa consommation.


Mon conseil sur les matières agricoles

 
Le marché agricole ne va pas évoluer de manière homogène. Certaines matières connaissent des récoltes particulièrement abondantes, comme le blé ou le café. Le maïs, malgré les tensions sur le marché, pourrait s'arrêter en route. L'abandon de l'aide à la production d'éthanol aux Etats-Unis pourrait peser sur les cours.

C'est le marché du soja qui me semble particulièrement intéressant aujourd'hui.

Alors que le phénomène La Niña pourrait avoir réduit la récolte argentine de soja "de 20 à 50%" selon le ministre de l'Agriculture argentine, la Chine va accélérer ses achats dans les semaines à venir.

Des rumeurs courent actuellement autour d'une commande énorme de soja de la Chine aux Etats-Unis. Pour Rich Nelson d'Allendale, "l'achat pourrait concerner un total de 1 million de tonnes de graines de soja sur les deux dernières semaines".

 

Lire le dossier : Semaine après semaine, Florent Detroy a suivi en exclusivité pour les lecteurs de Matières à Profits l'évolution de la production de maïs soumise au bon vouloir de la météo argentine. Le numéro de décembre de Matières à Profits leur a donné l'occasion d'entrer sur ce marché en jouant la demande asiatique en céréales – il est encore temps d'en profiter : pour cela, suivez le guide...]

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